Angélique Kidjo - Once In A Lifetime
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Il n’y a pas que le sexe, la drogue et le fun dans le beau monde du rock and roll. Il y a aussi un moment où l’on en vient à se poser des questions plus sérieuses. C’est ce qui arrive en 1980, lorsque les Talking Heads sortent Once in a Lifetime, une petite bombe imaginée par David Byrne et réalisée en très proche collaboration avec le producteur Brian Eno, en compagnie duquel il vient de découvrir la musique africaine.
David Byrne a lui-même expliqué la source de son inspiration pour ce qui reste l’un des plus grands succès du groupe : " La plupart des mots utilisés dans ‘Once in a Lifetime’ proviennent de télé-évangélistes que j’ai enregistrés à la radio. Je prenais des notes et des bouts de phrases qui me semblaient intéressants. " Le ton de la chanson est donné : Once in a Lifetime est un sermon religieux destiné à faire passer un message sérieux. Pour ce faire, il utilise les techniques des télévangélistes : intensité, passion, cadence, rythme et figures rhétoriques, comme dans ce cas-ci, l’anaphore (And you may find / and you may ask / and you may say to et and you may tell to yourself ). Typique de la manière de procéder des grands manipulateurs de foule. Un effet amplifié par le clip video, un clip historique, encore montré de nos jours dans des expositions d’art moderne, où l’on voit David Byrne s’agiter tel un pantin désarticulé tentant de faire passer son message.
Et le message, quel est le message ? Et tu peux te retrouver à vivre dans ton petit pavillon, au volant d’une grosse bagnole, avec une belle femme et tu peux te demander comment tu en es arrivé là… Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Où est cette bagnole ? C’est ça ma super maison ? C’est ça ma super femme ? Je suis dans le bon ou dans le mauvais ? Mon Dieu mais qu’est-ce que j’ai fait ! Et pendant tout ce temps-là, la vie défile, l’eau continue à couler. Une fois dans sa vie il convient de savoir ce qui est futile et ce qui est essentiel... Histoire d’éviter de se retrouver en plein pilotage automatique de son existence, totalement aliéné, sans avoir jamais eu le temps de s’arrêter et de se poser la question : Comment en suis-je arrivé là ? (How did I get there ?)