Pour finir la semaine 151

Nous sommes en 1945, la guerre vient de s'achever et Piaf est au sommet de sa gloire. En cheville depuis quelques mois avec le tout jeune Yves Montand, elle file le parfait amour dans la France libérée. C'est là qu'elle décide d'écrire une chanson de son cru. Jusqu'alors, l'ancienne «môme Piaf» chantait les grands succès des autres: pourquoi ne pas s'essayer à l'exercice? Ainsi naît La Vie en rose. Et même si certains disent que le poème aurait été en grande partie soufflé par son parolier attitré, le génial Paul Durand, il semble que cette astucieuse mirlitonnade sentimentale ait réellement été concoctée par Édith Piaf.

Efficacité, simplicité, le texte est en place. Reste à trouver la musique. Piaf a bien un air en tête, mais l'ancienne chanteuse de rue n'a jamais été une vraie musicienne. Elle fait alors appel à son accompagnateur, le pianiste Louiguy. C'est lui qui met en notes la mélodie que Piaf avait dans la tête. Mais bizarrement, Piaf n'est pas convaincue. Elle range même la chanson dans un tiroir, sans doute appelée ailleurs. Et lorsqu'elle la ressort, c'est pour en donner la primeur à son amie la chanteuse Marianne Michel, qui en sera la première créatrice, dans les music-halls parisiens. On dit même qu'Édith Piaf aurait composé cette chanson à l'intention de Marianne Michel, sur une nappe en papier d'une terrasse de café. On susurre également que la môme aurait d'abord écrit Les Choses en rose et que son amie lui aurait suggéré La Vie en rose

La chanson obtient un tel succès que Piaf décide de l'enregistrer elle-même. Ce sera le 9 octobre 1946, alors même que sa carrière va prendre un essor international et que les États-Unis vont l'accueillir à bras ouverts. Depuis, La Vie en rose a fait la carrière que l'on sait. Tout le monde s'y est essayé. De Yves Montand à la version disco de Grace Jones, en passant par l'instrumental signé Michel Legrand.

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