Crazy Cover 89

  • Juthova
  • Bizarrerie

I will follow him a une histoire. A l'origine c'est un morceau instrumental, Chariot, composé et joué par Franck Pourcel en 1961, avant de devenir un an plus tard, avec des paroles de Jacques Plante, une chanson interprétée par la britannique Pétula Clark. Chanson au climat western, Chariot offrira à Pétula son premier succès français et donnera un énorme coup de pouce à sa carrière.

L'année suivante, une version anglaise de Chariot voit le jour sous la plume de Norman Gimbel (l'auteur des paroles anglaises de The girl from Ipanema, Killing me softly,...) et par Arthur Altman qui adapte la musique. Elle sera chantée par la jeune Little Peggy March (elle n'a que 15 ans), sous le titre I will follow him, qui en fait un succès international. La même année Pétula Clarck reprendra cette version. Si la mélodie reste à peu près similaire entre la version française et la version US, coté texte c'est vraiment différent. Là où Pétula Clarck veut voyager à travers la campagne avec son amoureux, la version de Little Peggy est beaucoup plus, comment dirais je, monomaniaque. Et comme plus tard pour "Comme d'habitude / My way" ou "Je t'appartiens / Let it be me", la version US reléguera la version originale française un peu dans l'oubli... 

Coté anecdote : En 1962, le yéyé bat son plein et, dans les maisons de disques, les postulants au statut d'idoles des jeunes ne veulent pas enregistrer de chansons françaises mais des adaptations de succès étrangers. Alors comme Michel Legrand, Henri Salvador et Boris Vian, Pourcel et son co-compositeur Paul Mauriat vont trouver la solution par l'intermédiaire d'un stratagème judicieux : signer avec des pseudonymes... Ca sera J. W. Stole pour Pourcel et Del Roma pour Mauriat. Cela sonnait américain ou émigré italien aux Etats-Unis. L'étape suivante fut de trouver un parolier également éditeur afin de réduire les risques de fuite. Ils se rapprochèrent alors de Jacques Plante. Ce dernier accepta leur proposition, se mis au travail et termina rapidement le texte de Chariot. Quelques semaines plus tard, Pétula Clarck enregistre la chanson et Chariot devient rapidement l'un des plus gros succès de l'année 1962. Une fois la vérité dévoilée, le directeur d'Europe n°1 fut très dépité par cette réussite. Pour lui, il était impossible que des compositeurs français puissent écrire une telle chanson. Chariot est un plagiat et il en trouverai l'original. Il n'a jamais trouvé...

Mais quand Deux Nomiz, groupe New Wave de Los Angeles, décide de  faire une reprise"No-Wave" de I will follow him... là ça devient un Crazy Cover.

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