Good Vibrations, c'est avant tout l'histoire de Brian Wilson, personnage complexe, génie tourmenté, leader des Beach Boys et auteur compositeur de la chanson.
Dans le milieu des années 60, le tout jeune Brian a écrit, composé, arrangé, produit, enregistré, mixé et interprété pas moins de 10 albums en seulement quatre ans. Autant dire que son cerveau est passablement fatigué par ce travail continu de création, mais il s'est mis en tête une sorte de défi solitaire et monomaniaque : faire mieux que les Beatles ! Brian Wilson veut marquer l'histoire et il est persuadé d'en être capable.
L'idée de la chanson lui est venue d'une discussion avec sa mère quand il avait 14 ans. Celle-ci lui avait expliqué que les chiens aboient quand ils ressentent certaines vibrations, en particulier les mauvaises. Wilson imagine, lui, que les humains sont capables de sentir les bonnes. Dix ans plus tard, assis derrière son piano sous influence chimique, Brian Wilson se rappelle cet échange et plaque une première série d'accords pour restituer "les vibrations de l'Univers".
Un mois plus tard, il débute l'enregistrement de ce qu'il appelle encore Good Vibes. Wilson veut produire des sons qui n'existent que dans sa tête. Pour y parvenir, il combine violoncelle et thérémine, clavecin et orgue Hammond. Il multiplie les prises dans quatre studios différents, déconstruit les parties instrumentales en cours fragments, enregistrés individuellement puis assemblés selon le principe de la mosaïque. Cela va durer six mois...
Wilson a maintenant besoin de paroles pour continuer son œuvre. Il demande alors à Mike Love, voix basse des Beach Boys et parolier régulier, de s'en occuper. Love s'exécute et décrit dans son texte un très bon voyage sous acide, et bien qu'il n'y ait rien de spécifique dans les paroles sur la drogue, il admettra par la suite que l'ambiance psychédélique a beaucoup influencé ses paroles.
Le 10 octobre 1966, alors que la vague hippie commence à déferler sur l'Amérique, The Beach Boys sort le 45 tours Good Vibrations. Le succès est gigantesque. Huit mois au total ont été nécessaires à sa réalisation. 90 heures d'enregistrements ont été réorganisées en trois minutes de musique. Son coût de production s'élève à 50 000 dollars, ce qui en fait, à l'époque, la chanson la plus chère de l'histoire.