I'm happy, hope you're happy too...
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1980, Power Station Studios à New York. Le clavier ne fonctionne plus... et c'est la nuit, il est trop tard pour louer un autre clavier. Tony Visconti, producteur anglais et fidèle de David Bowie, contourne l'obstacle. Il utilise un piano à queue. Il y ajoute un effet. C'est dissonant, on dirait que ça pleure !
Bowie a demandé au batteur Denis Davis de jouer le rythme à l'envers. Tout a l'air bancal et pourtant ça tient. Le début, ce serait une boîte à musique cassée. Dans le rôle de la petite danseuse qui claudique : David Bowie et sa voix d'un autre monde. Il a à peine commencé qu'il a enchaîné 4 mélodies différentes, en prenant des voix différentes aussi. Et après ce baroque des couplets, Bowie se fout de nos attentes et de la logique. Il débite le refrain avec un ton de somnambule, qui va tout droit, ou presque !
On sait que Major Tom est un junkie, défoncé au-dessus des nuages, plus accablé que jamais. Ce Major Tom est l'un des premiers personnages inventés par Bowie, celui qu'il met en scène dans son tout premier tube, Space Oddity. On est en 1969 et Major Tom est cosmonaute. Il décolle pour la stratosphère. Il va planer, à l'infini, dans sa fusée / boite de conserve. Et déjà, on pouvait prendre le texte comme une métaphore d'un shoot.
Onze ans plus tard, avec Ashes To Ashes, Bowie nous donne donc des nouvelles de Major Tom, et ce n'est pas brillant : "défoncé au dessus des nuages, il n'a qu'une envie, c'est de redescendre". En un seul morceau, Bowie parle donc de son passé de junkie et d'artiste, et en même temps il fait entendre la bande son du futur. Il dira que Ashes To Ashes , c'est pour lui une façon de liquider les années 1970. Le morceau clôt un chapitre et en ouvre un autre.
Eric Mac Fadden - David Bowie - Ashes to Ashes - Cover